Si un cèdre parmi les arbres des profondeurs et des ans
m'ouvrait les bras
s'il me gardait de la tentation des perles
et des voilures
si j'avais ses racines
si mon visage s'ancrait derrière son écorce triste
je deviendrais alors nuages et rayons
dans l'horizon, pays fidèle
Mais je vis
et toute branche de l'arbre des profondeurs et des ans
est feu sur mon front
feu de fièvre et d'errance
consumant la terre qui me garde
Traduit de l'arabe par Anne Wade Minkowski
Adonis
Mémoire du vent
Poèmes 1957-1990
Gallimard, 1991