Du violoncelle avec sa voix de sanglier qui rêve énorme depuis le fond des forêts sous brouillard ayant touché la fibre où crie la mémoire du bois il tire par lambeaux sauvages le regret d'avoir quitté la terre épaisse et les tambours de l'air autrefois contre la peau quand le soir faisait ventre ah caresser le rétif messager des sursauts tenir entre ses bras ce grondement gorgé de nuit toujours avec l'archet brusque et lent qui nous ramène et nous arrache et nous ramène au oui profond le oui à la forêt par le nerf et la corde |
Ludovic Janvier
Doucement avec l'ange
Gallimard, 2001