Arbres danseurs dans le matin qui vient, arbres chargés
de vos feuillages de promesses et de dons, je me tiens face
à vous comme au délire des ménades,
immobiles servants de la vigueur qui se retire
de vous quand vient l'hiver mais qui vous hante,
livrés au vent qui vous enchante et qui vous tord
et vous invente en formes extasiées dans l'onde
du temps où vous marchez, dansez, prenez de l'âge,
et ne quittez jamais les rives du sommeil.
Jean-Yves Masson
Neuvains du sommeil et de la sagesse
Cheyne Éditeur, 2007