Une maison rayée de douze traits différemment colorés. Les poutres s'emboîTent, en croiX obliques, montrant des éTonnemenTs. J'y hume de l'air pourri avant de croiser des morts qui côtoient des vivants. Sous le sol rayonnent des trésors enfouis dont on ignore l'existence. La maison n'a pas de fenêtre. Elle a deux portes dans le même axe. Parfois un promeneur étourdi passe d'un bout à l'autre, sans se rendre compte qu'il s'agit d'une maison. Il la traverse comme un wagon vide. Les caquettements des poules marquent l'heure. Le Temps est plein quand elles couvent. Le cocorico est offert au gardien de la forêt pour qui un réveil est nécessaire. Devant la maison dans la forêt se trouve un étang. Les étoiles sont complices de braconnage avec le filet qu'elles forment de leurs étincelles argentées. Vers l'aube, les poissons assouvis d'histoires fantastiques replongent, pendant que la constellation s'estompe. Dans la journée, des gens jettent à la surface de l'eau des cailloux boueux. Quand le ricochet est réussi, il arrive que le caillou s'envole par-dessus la toiture écaillée de la maison. |
Dong Qiang
L'autre main
Bleu de Chine, 1997