Tu t'étais dit :
je ne ramasserai pas
les feuilles mortes
du tilleul, trop
molles, trop nombreuses
et si proches de
la pourriture. Tu
préférais soigner
les derniers pétunias,
comme pour te racheter
de quelque négligence.
Mais voilà, ce matin
où le soleil fait
une entrée inattendue,
les feuilles mortes se
redressent et demandent à
tes mains de les réunir,
avec soin, au fond du parc.
Richard Rognet
Le promeneur et ses ombres
Gallimard