L'hiver tremblait inachevé
aux fruits du châtaignier
nul chant n'éclairant les forêts
où la chouette ignorait le soir
les arbres morts
Déjà tombant aux fleurs
les saisons seraient longues
et morte la chanson
pour l'attente où le sable régnait
Livrerions-nous les secrets provisoires
et ces banales tragédies
l'échange où le cercle de feu
naissait de souvenirs ?
Nous avions négligé le vent glacé des jours
et le mépris de nos pays
aux feuilles oubliées
des sentiers recouverts
Les orgues d'arbres nus jouaient
de hautes branches
et le vent soupçonné
sous le ciel furtif
de ton regard.
Pierre Gibert
Temps brûlé
Éditions Saint-Germain-des Prés, 1991