Il faut aux arbres du soleil
Pour qu'ils nous donnent leur ombrage.
L'ombre naît plutôt de la nuit,
Du cri de la chouette effraie.
Elle naît de la solitude
Qui s'écoule comme une plaie.
Si les humains, dans leur langage,
Confondent l'ombre avec l'ombrage,
Arbres, ne soyez pas ombrageux !
Ne faites pas votre tête de bois !
Mais prodiguez-nous à la fois
Le repos et la rêverie
D'un léger sommeil éventé
Qui, très simplement, nous convie
À laisser notre ombre sur le côté.
Pierre Menanteau
Au rendez-vous de l'arc-en-ciel
Les éditions ouvrières, 1981