A Jean Pélégri.
Feuille une seule et pas une autre
Qui frémit
Passage d'un élytre
Ou soupir de la sève
L'arbre du soir un seul
Debout devant un homme
Devant cet homme et pas un autre
Cet arbre-ci et pas un autre
Pour qui le soir universel
S'entoure de crépuscule.
Le jour se meurt
L'homme l'assiste
L'arbre s'enracine
La feuille le savait
Devant le noir
Le sommeil est aux aguets
La nuit secrète connaît seule
Le lendemain.
Gabriel Audisio
Racine de tout
Rougerie, 1974