Sec, bref, dans la forêt, bruit d'un caillou de l'ancienne moraine, tombé dans le lit du torrent, après des millénaires de patience dans l'obscurité capiteuse de la terre. Juste un bruit sec et son écho, vite absorbé par le chant des derniers oiseaux. Et puis, sur le chemin, un peu du sang des arbres. Cette ivresse : entre les branches, le soleil, et sur les branches le continuo de ce chant. Sous les branches, repos, parmi les odeurs descendues de l'arbre et montées du sol. À l'horizon bascule le chemin. C'est l'inconnu, en tout point semblable à ce coté-ci du mystère quotidien. |
Gil Jouanard
Cela seul
Fata Morgana, 2002