Les mots ont fui ma forêt solitaire
Perdus d'espace, privés d'eau,
Les arbres ont encor toutes leurs feuilles
Mais sur les branches plus un oiseau.
Leur chant rythmait un silence sans fond
Et l'immobilité des jours où le vent tombe.
Le vent peut agiter les feuilles, le silence
De mort n'en est que plus profond.
L'obscurité bougeait au bruissement des ailes
Et chaque feuille était le mirage d'un mot.
Aujourd'hui plus une aile pour réveiller l'écho
De ma sombre forêt solitaire.
Franz Hellens
L'Age dur
Seghers, 1961