Les arbres qui ne voyagent que par leur bruit
Quand le silence est beau de mille oiseaux ensemble
Sont les compagnons vermeils de la vie
Ô poussière savoureuse des hommes
Les saisons passent mais peuvent les revoir
Suivre le soleil à la limite des distances
Puis − comme les anges qui touchent la pierre
Abandonnés aux terres du soir
Et ceux-là qui rêvent sous leurs feuillages
Quand l'oiseau est mûr et laisse ses rayons
Comprendront à cause des grands nuages
Plusieurs fois la mort et plusieurs fois la mer
Georges Schehadé
Les Poésies
Gallimard, 1952