Où commence le mouvement ?
Pourquoi la torsion végétale et l'épanouissement
des feuilles nous semblent-ils à notre image ?
L'arbre vit sans nous,
figure secrète et labyrinthe où nous cherchons des signes.
Les tatouages de l'ombre prolongent
une angoisse oubliée, la courbe de la branche
enferme le nœud des questions sans réponse,
et l'oiseau se moque de nos sortilèges
que déchire le vent.
Le cri du moins libère la chair de ses torsions
et de ses voltes, le baobab se mure
derrière la surface fascinante et vide
d'un silence de pierre mythique torpeur.
La courbe seule interroge,
violence étouffée,
le poids d'un regard pour lire des lignes
gravées.
Avec les pluies un mince bouquet de feuilles
apporte à l'écorce l'obole d'un don léger
comme un muguet
dans la trompe d'un dinosaure.
René Ferriot
Revue Poésie 1 n°80-82