La mort fait un bruit très doux. Celui des feuilles qui se détachent et qui se posent. Sans déranger personne. Epaississant à peine le silence. Comme un poisson se noie au fond d'un lac. Sans rider la surface de l'eau.
Les mots non plus ne font pas de bruit quand ils aident tout ce qui existe à mourir. Ils voudraient bien tendre les paumes et retenir. Des gestes leur manqueront toujours, auxquels ils ne savent que rêver comme rêvent les arbres aux chants d'oiseaux quand le vent d'automne les dénude. |
Jean-Michel Maulpoix
Portraits d'un éphémère
Mercure de France