Au fond du pré devant la maison, les grands arbres. Des mots tout banals comme si je les sortais d'un livre de vocabulaire en couleur, l'école à deux trois kilomètres, on passait devant quelques-uns de ces grands arbres, tu pouvais les toucher, feuillage rêche de l'orme, celui du chêne comme avec un vernis, la finesse des feuillards du frêne, etc., leur allure de bons hommes ou de rude étranger, sur le chemin, ça t'apprenait la peur et le familier mis ensemble... tout ça engrangé dans ces quelques mots simples (et dans leur couleur à peu près, sur une page d'un livre d'école), maintenant les voilà Venus dans ce poème, vas-tu Dans leurs syllabes toucher à tes seuls grands arbres que je connais mal ? Crois-tu ? Tous autant qu'on est Traverse-t-on pas la vie Entre la même terre et quasi Les mêmes dictionnaires ? |
James Sacré
Si peu de terre, tout
le dé bleu