Il n'y a plus de racines, pas même pour les rêves. Dans les espaces ouverts encore épargnés par les cités, rampent des steppes goudronnées résonnant d'anciennes rumeurs : plaintes des arbres abolis !
Parallèles ou perpendiculaires, toutes les routes se sont rejointes dans un asphalte infini que craquèlent parfois de nouvelles nervures : la ramification de ce qu'il reste des saisons...
Plaines noires où s'emboîtent de hautes tours blanches, amarrant la terre au ciel. Plaines noires peuplées de villes. Nouvelles jungles impénétrables. Lianes et serpents de béton. Routes sans route. Plaines noires de la déroute ! |
Hubert Treiber
Les graffiti du labyrinthe
Éditions Saint-Germain-des-Prés, 1982