dans le cœur de l’arbre coule la sève
le désir du printemps l’attire vers le haut
la lumière déclinante l’entraîne vers le bas
dans ses intérieurs opaques
aux parois tapissées de veines luminescentes
l’arbre rassemble les éléments
l’eau et l’air
la terre et le feu solaire
alchimiste et poète
il capte les humeurs irréconciliables
les métamorphose en souffle céleste
la nuque les épaules et le dos
s’adossent aux bois dressés de son lit d’écorce
l’entrelacs de ses branches tressées
dessine un divan aérien
où le marcheur fourbu pourra s’abandonner
dans le cœur de l’homme coule la sève de l’arbre
François Augé
Le divan dans les arbres
L’Harmattan, 2010