Comme j'abritais un éléphant,
beau comme mes faiblesses,
et le grattais d'acacia,
comme j'abritais un éléphant,
et le soulageais peut-être
aux saignantes écorces du soir,
je me souviens que c'était fugace.
Qu'il allait et venait dans cette chambre
aux épines de rêves et d'acacia,
pour me rappeler de temps à autre
que c'était aussi l'arbre de l'oubli.
Et de-ci de-là, d'un rêve l'autre,
entre ses allées et venues,
à l'amble de ses pas,
aux tanins des soirs
je finis par oublier, peu à peu,
d'oublier.
Stéphen Bertrand
Premiers dits du colibri
Le Castor Astral, 2007