la feuille est là, au bord de
l'abîme
de l'arbre, en frêle équilibre
entre
le vide et le vide
il suffirait de presque rien, d'un
peu
de pluie, d'un coup de vent, lors
d'
une saison malencontreuse :
la feuille basculera dans
l'anonymat
de la chute et rejoindra, terre ou
béton, la multitude de ses
sœurs.
Jacques Fournier
Arbrures
L'épi de seigle, 2001