c'est ainsi que les forêts à la fraîche ralentissent la vivacité
du vent pour adoucir son passage, lui faire fête,
et transmettre d'arbre en arbre, à travers les ciels, le
message venu du temps qui passe et meurt,
avec tous les parfums, les pollens, les appels, les batte-
ments du cœur de l'univers,
mais aussi bien le recueillir dans leur sein, le transformer
en soupir, l'autre nom de ce souffle, qui habite en
toi, comme dans l'ancien prophète,
à demeure
Jean Mambrino
L'Abîme blanc
Arfuyen, 2004