Un cyprès noir
adossé au ciel qui le dessine
quelques ceps noués
ceints de pierres sèches qui les réchauffent
des blessures de coquelicots
à l'ourlet du chemin qui se traîne
l'égratignure mobile du rieu
entre rocs qui le divise
à l'autre bout de l'espace
la ligne horizontale de la mer qui trace
Ici les mots sont inutiles
le soleil parle directement à la terre
sa langue de lumière
Les cyprès acquiescent
gardiens de la mémoire commune
l'âme s'enivre
de sa transparence retrouvée
Ici la présence est permise
dans l'énigme du jour
Michel Castel
Regards épars
Collection Rives du Temps, 1987