Hêtre, tu t'appropries ma vie
sur tes lances et tes bourgeons,
et ton évasion de tendre vert
je ne puis pas plus la surmonter
que le ciel visible ne calme
l'intensité qui te consume.
Ô soir, je ne suis pas seul à regarder,
toi aussi tu me regardes,
et ta braise rend de cendre mon imagination.
Je parle comme un mendiant
pour que tu captives mon âme,
ton aumône ne rassasie pas.
Marc Guyon
Le voleur de souffle
Gallimard, 1991