Les arbres printaniers à peine enfeuillés
— certains portaient encore à leurs branches d'hiver
des bourgeons durs et drus comme des ongles —
ont profité de notre brève absence
pour croître en verdeur, en vigueur
occupant les percées de ciel, les interstices,
envahissant les vides :
platanes, tilleuls, grands marronniers
recommencent oublieux d'hier
leur année
Louise Herlin
Chemins de traverse
La Différence, 2002