Dans une vaste forêt lointaine
un très, très vieux sapin pectiné
— il avait, et de loin
dépassé la centaine —
rêvait de devenir archet.
Aussi, quand le vent se levait
il s'empressait de se frotter
sur le dos mouvant des nuages.
Comme aucun son
n'en sortait, en philosophe,
il se disait
je n'ai pas encore atteint l'âge.
L'espoir,
même utopique,
lui permettait de vivre.
Paul Bergèse
Les poches pleines de mots
Éditions SOC et FOC, 2006