Abattu, l'odorant eucalyptus
qui susurrait sur le pignon de la maison
nous a laissé la vue sur un grand mur
blanc et vide. La lumière opium
de ses feuilles, de ses petites langues
pointues, décolorées dans du natrum
de Judée, ses squames dont nous tirions
(quand la braise mordait son velum racorni)
des liturgies d'embaumeurs, des senteurs
d'Arabie, tous les rêves d'une terre
heureuse sont partis — et nous — avec lui
Après avoir dû abattre le grand eucalyptus devant la maison, 30 décembre 1999 |
Yves Leclair
Prendre l'air
Mercure de France, 2001