De la main du jardinier
grandit un chêne
parce que son fils n'a pas su
aller plus loin que ses jeunes années
des paroles du voyageur
grandissent des prières
parce que sa femme n'a pas pu
continuer ce qu'ils avaient commencé
l'un est resté, a planté
des monuments de feuilles et de bois
l'autre est parti, a rencontré
des monuments de bois et de pierres
tous deux réapprirent l'alphabet
ils avaient perdu le nom
de celui, de celle qui s'était éloignée
et l'écho, parfois, répondait quelque chose
Yvon Le Men
Le jardin des tempêtes
Flammarion, 2000