L'arbre tenait par ses racines
Mais les sables asphyxiaient l'écorce
Les feuilles se gaspillaient
Les branches renonçaient à l'oiseau
J'ai crié
Crié à travers toutes les choses
Les déserts par instants
Reculaient
Je m'attelais au cri
Rêvant échos
Fondant étoiles
Taillant passerelles
Fondant galeries
Je me rivais au cri
Emeutant l'eau qui stagne
Imaginant lmaginant
Raccordant l'astre aux berges
Me liant aux visages
Dressant voûtes et fondements
Alors la vie
fit plus loin dans sa réponse
plus loin que tout l'imaginé :
Des oiseaux s'enfantèrent sur chaque branche
Des feuilles touchèrent aux feuilles
L'écorce s'injecta de vivres
L'arbre se laissa voyager
Alors doublant le cri
La vie se livra
VERTICALE
Je reconnus notre espace J'étais en son mouvement Et pourtant Demeurais |
Andrée Chedid
Poésie 1 n°17
Le Cherche-Midi