N'étant que des hommes, nous marchions au milieu des arbres
Effrayés, laissant leur douceur à nos syllabes
par crainte de réveiller les freux,
Par crainte de venir
Sans bruit dans un monde d'ailes et de cris.
Si nous étions des enfants nous pourrions grimper,
Attraper les freux endormis, et ne briser aucun rameau,
Et, après la douce montée,
Allonger nos têtes au-dessus des branches
Pour s'émerveiller des étoiles innombrables.
Après la confusion, comme toujours,
Et l'émerveillement que connaît l'homme,
Après le chaos viendrait la joie.
C'est cela, oui, la beauté, disions-nous,
Enfants dans l'émerveillement regardant les étoiles,
C'est cela le but et la fin.
N'étant que des hommes, nous marchions au milieu des arbres.
Dylan Thomas
Traduit par Léopold Sédar Senghor
La rose de la paix
et autres poèmes
L'Harmattan