L'ombre s'est assoupie sur l'arbre recroquevillé
Les senteurs pigmentées des millepertuis
De leur fragrance énervent les murmures
L'arbre recroquevillé renoue ses amitiés
Privé de son écorce il écoute
Cythère au pré Cybèle au loin
L'arbre a donné son bois pour écrire
Anxieux guette la première page
Le poète sait son arme infidèle
L'arbre et le poète se détestent en talent
L'un glorifie sa fondation
L'autre entonne son imminente célébrité
Et voilà finie ma complainte simple
D'amertume faite de joies tronquées
D'espoirs emplis d'écriture enchâssée
Paul-Bernard Sabourin
Imaginaire de l'arbre
Transbordeurs, 2005