Elle apparut couleur d'ambre à l'orée
d'une forêt mêlant au vrai le faux,
et sur son front sa corne stalactite
sortait dorée d'une sorte d'aura.
Avec ses yeux d'aurore boréale
elle semblait surgir d'une contrée
extra-terrestre où tout songe est de gel,
spectre brisé de ce pôle où la mort
se change en renne au pelage stellaire
capable de percer tous les miroirs.
Était-ce une licorne ? Feinte étrange
car son antenne émettait des rayons
hertziens, troublant le chêne et le charme
à sillonner leur aubier d'un langage
ivre de vent qui vient de l'avenir.
Corne de brume ou corne de mémoire,
était-ce, éclaireur d'étoile en étoile,
ce cerf-volant que l'on appelle ovni ?
Elle emmura la forêt dans ses moires
puis se fondit, feuillage, en sa rumeur.
Charles Dobzynski
Poésie 1 n°48, déc. 2006
Le cherche midi éditeur