I
J'entends les cornes
de l'insolente clarté sans hymne. Les voici
une fois encore, les éternels ennemis de la forêt.
Adieu, antique silence. Ô chère,
immensément bruissante et verte nef,
tu tombes. Voici les haches.
II
Car vous haïssez le secret de la forêt, hordes dont brillent les yeux,
lui qui sur le rocher pour vous inaccessible, le méprisant rocher,
contient muet notre message.
Une clarté empoisonnée,
vous n'exhalez rien d'autre sur la terre,
et la patrie aux mille forêts,
la-pâture-aux oiseaux, il vous faut la réduire
à de crayeuses collines où se chauffe au soleil le serpent.
Ah ! elles ne rouilleront pas en vos mains, les lubriques
haches du sud, tant que vous n'aurez point déboisé l'univers.
Die Waldfrevler
I
Ich höre Hörner
Gesanglos frecher Klarheit : sie
Abermal sind es, die ewigen Feinde des Walds.
Altes Schweigen, hab Dank. O liebe
Fern ersausende Halle : du
Fällst. Die Beile sind da.
II
Denn ihr haßt das Geiheimnis des Walds, blankaügige Rotten,
Das auf unersteiglichem euch, verachtendem Felsen
Unsre Kunde verschweigt.
Nur giftige Klarheit
Dünstet ihr über die Erde,
All die tausendwäldrige Heimat uns, die vogel-
Weidende wollt ihr zu kreidigen Hügeln,
Wo die Schlange sich sonnt,
Und euch rosten die lüsternen nicht, die Beile des Südens,
Eh nicht entwaldet die Welt.
Ernst Bertram
Der Rhein
Insel-verlag, 1927