à Félix-Quentin Caffiau
Voleur ! voleur de vent, de feuilles, de racines
La viande des forêts saigne sur tes velours
Y songes-tu, quand tu remorques tes victimes
Par les cheveux, au long des talus, des labours ?
Le charbon de la nuit fume sur les bruyères
Biches forpaysées, vous troublez les marais
Tu traînes sur tes pas un haut cadavre vert
Frère froid des rivières, des halliers, des blés.
Là-bas sera le seuil et l'âtre mortuaire
La paille de l'automne habille tes carreaux
Bientôt se gonfleront des citrons de lumière
Dans les branches brisées comme autant de vieux os.
Luc Bérimont
Poésies complètes I
Le Cherche-Midi, 2000