Ce hêtre, dispersant au jardin son ombrage,
Semble monter d'un jet à l'assaut de l'azur ;
Celui qui l'a planté doit être heureux et sûr ;
Il est tellement grand qu'on ne sait pas son âge.
La brume de l'automne a doré son feuillage,
Et c'est à ce moment qu'il donne ses fruits mûrs ;
Pour les prendre, il suffit de grimper sur les murs,
Comme le font si bien les enfants du village.
En grandissant, le tronc n'est pas devenu creux ;
Malgré le temps, cet arbre est resté vigoureux
Et pourra supporter les rigueurs hivernales ;
Là, se pourront nicher tous les oiseaux du ciel,
Quand il refleurira ; dans les splendeurs vernales,
Des abeilles viendront y butiner le miel.
Jean Kobs
Le kobzar de l'exil
Tome II
Editions de la Revue Moderne