à Maurice Fombeure
Sur cette rive, un peuplier
Qui prend un homme en son aubier,
Qui le dispense en son feuillage ;
Et l'homme parle en un langage
Qui se soumet au moindre vent,
Et il arrête le nuage :
Il lui demande en frissonnant
Un grain de pluie à tout hasard.
Le nuage passe ; il est tard ;
Il faut qu'il aille un peu plus loin
Mettre une averse sur les foins.
Et tout le jour le peuplier
Mène sa vie obscurément.
D'un cercle à l'autre il a vingt ans.
Peut-être va-t-on l'oublier ?
Pierre Menanteau
Œuvre poétique, tome II
SOC et FOC, 1999