L'arbre, on l'admire toute la nuit
Dans l'eau, c'est un cyprès d'argent
Pour Nédime, poète d'Istamboul.
Essénine de Riazan
Aime les mariées en blanc
Bouleaux tristes et mélancoliques.
Un peuplier frissonne en moi
Où que je sois j'entends sa voix
Depuis que je suis en exil.
Comme chaque arbre le peuplier
Se tient debout sa vie durant
Guettant sans répit des choses.
Il guette tout au long des routes
Les villages d'Anatolie
Durant l'été chaud et roussi.
Il m'a guetté moi aussi
Et il criait dans la nuit
Face aux grilles de la prison.
Témoin de nos déchéances
Témoin de notre malchance
Témoin de nos espoirs.
Témoin aussi de nos misères
Et du travail de la terre,
Ah ! Sacré peuplier va.
Mais chanter les peupliers,
Se contenter de les aimer
À quoi bon, mon cher pays !
Penché sur la terre noire
Essuyant mon front en sueur
Je n'ai pu planter un seul peuplier.
Nazım Hikmet
Adaptation de Francis Combes
d'après la traduction de Noëmie Cingoz
Poésies du monde
Seghers, 2003
♦
Kavak
Ağaç gece seyredilir.
Suda gümüşten servidir
İstanbullu Nedim için.
Ak bedenli gelinleri,
Melül mahzun kayınları
Sever Riyazanlı Yesenin.
Bende bir kavak ürperir,
Nerde olsam sesi gelir
Muhacirliğimden beri.
Her ağaç gibi kavak da
Ömrünce durur ayakta
Gözler durur bir şeyleri.
Gözler şose boylarını,
Anadolu köylerini
Sari sıcak yaz gününde.
Beni de gözledi kavak,
Geceleri haykırarak
Hapisanemin önünde.
Şahit ayıplarımıza
Şahit kayıplarımıza,
Umudumuzun şahidi.
Şahit bitlenişimize,
Topraktaki işimize,
Hey gidi kavak, hey gidi.
Kavaklarını övmekten,
Kuru kuruya sevmekten
Ne çıkar ki memleketim !
Kara toprağa eğilip,
Yüzümün terini silip
Bir tek kavak dikemedim.
Nazım Hikmet