Lorsqu'au milieu de l'égalité de la lumière
(quand l'haleine de l'été est peinte sur le jour)
ton esprit a l'épaisseur et la couleur de l'herbe
où les bêtes n'ont pas besoin de remuer pour être.
Aux quatre coins du temps les arbres se retiennent
d'avancer vers toi. Tu étends les bras,
touches les limites de la terre, tu es toi-même
la tiédeur de l'air et l'attente des arbres là-bas.
Tu es la largeur et la couleur de la lumière,
ton esprit (est-il plusieurs ?) occupe sans bouger
les quatre coins sans ombre de l'univers.
C'est le jeu, nul ne bouge, et nul ne peut te déloger.
Jean Mambrino
La saison du monde
José Corti, 1986