Je te salue arbre des arbres, Chêne,
Barbu d'airain comme le roi des rois,
Maître d'une ombre grande, règne et croîs,
Indulgent à l'oiseau, à la mousse, aux fourmis.
Dis, quels sont les combats, quelles les chaînes,
Quel le tourment qui navrent tant ta force,
Tordent tes bras, te déchirent le torse ?
Moi je suis homme et je sais l'ennemi
Qui nous étreint plus profond que l'écorce.
Lanza del Vasto
Le chiffre des choses
Denoël, 1972