Sous la branche qui pliait, impatiente de toucher
La plage, nous avons disposé un étai,
Un cairn formé de quatre pierres,
Mais nous avons pris nos gémissements
Pour ceux du cerisier, car c'était comme si,
Couturé de crevasses, impatient de mourir,
Il s'obstinait exprès à gîter comme un mât,
Têtu comme une bôme cassée, récalcitrante,
Qui ne se laisse ni amputer ni amarrer.
Une fois, deux fois...? Non, il n'était pas preneur
De la vie, ni de la patiente guérison
Sur laquelle nous avions laissé ses branches mortes
S'interroger jusqu'à ce que le pouls renaisse
Qui fait monter vers le soleil la sève neuve ;
On sentait une passion haineuse dans cet arbre
Dont l'unique désir était d'être emporté,
Bois flotté, vers la haute mer.
Malcolm Lowry
Pour l'amour de mourir
Traduit de l'anglais par J.M Luccioni
La Différence, 1984
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The wild cherry
We put a prop beneath the sagging bough
That yearned over the beach, setting four stones
Cairn-like against it, but we thought our groans
Were the wild cherry’s, for it was as though
Utterly set with broken seams on doom
It listed wilfully down like a mast,
Stubborn as some smashed recalcitrant boom
That will neither be cut loose nor made fast.
Going-going- it was yet no bidder
For life, whether for such sober healing
We left its dead branches to consider
Until its sunward pulse renewed, feeling
The passionate hatred of that tree
Whose longing was to wash away to sea.