Tige de lune, ailé bouleau,
Çà, là, barré de bancs de brume,
Roulant tes feuilles qui s'allument
À la dérive, ronds dans l'eau,
Portant sur rien ton front de plume.
Les monts lointains qui se dévident,
Le ciel, par bribes, blanc ou bleu,
Abrite-les, arbre frileux,
Et la rivière où l'eau se ride
Sous tes rideaux où le jour pleut.
Hélas, sourire sans visage,
Blondeur sans femme, corps confus
Vêtant la nudité d'un fût,
Ô toi semblable, bouleau sage,
À la saveur de ce qui fut.
Lanza del Vasto
Le chiffre des choses
Denoël, 1972
Isabelle Tanguy
Forêt bleue 2