Étreignant le talus de racines pythons,
C'est un têtard au si puissant drapé d'écorce
Que l'honneur de trouer son formidable torse
Découragea toujours piverts et mousquetons.
Venu d'on ne sait quand, il date on ne sait qui :
Un planteur devenu profondément fossile,
Mais par le bois offert et par le temps conquis
Survivant dans le plus généreux codicille...
Ô règne végétal ! J'aime tes pachydermes,
Campés sur leur durée et leurs membres épais
Pour rester nos témoins au-delà de nos termes
Et ralentir autant la valse des aspects.
Hervé Bazin
Œuvre poétique
Éditions du Seuil, 1992