Le moineau s’est posé
Sur un morceau de tronc
Par la scie découpé
Et ses petits yeux ronds
Regardaient tristement
Le jardin tout jonché
Des branches où longtemps
Il avait gazouillé
Balancé par le vent.
— Dis ! Qu’ont-ils fait de toi
Mon grand arbre si beau
Qui dépassait les toits
Semblait dire l’oiseau.
— Sa haute et fière tête
Nous mettait en danger
Les jours où la tempête
Venait l’écheveler
Il devenait trop grand
Pour mon petit jardin
Mon bel arbre géant
Chez les lilliputiens !
Lui ai-je répondu
Des larmes plein les yeux.
— Je ne chanterai plus
Je suis trop malheureux
De voir mon arbre mort
Je te comprends, tu sais !
Et je vois tes remords
Je te comprends, oui ! Mais
Sans l’arbre cet endroit
A perdu sa beauté
Il est vide et si froid.
L’oiseau s’est envolé
Et jamais, plus jamais
Il ne viendra chanter
Sur l’arbre que j’aimais
Qu’il a fallu couper….
18/11/2009
Anne-Marie Lejeune
Poerrances
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