Je sais, pour l'avoir tôt appris, que tout
ce que je vois n'est qu'image un peu floue,
qu'une chimère, et pas un arbre, non,
bien qu'il ait, lui aussi, feuillage et tronc,
nul oiseau fou n'ira dessus chanter,
car sur le vrai l'oiseau va se poser —
le vrai ? Mais voyons ce qui nous paraît
tel, serait-ce pas, en fait, le reflet
du plus authentique, et qui est ailleurs —
l'oiseau primitif n'y est-il chanteur ?
Rákos Sándor
Poésie hongroise
Poèmes choisis et adaptés par Marc Delouze
Les Éditeurs Francais Réunis, 1978