Je suis homme et je marche au fond de la forêt
Mon pas écroule l'arche au silence parfait
Les sapins ont l'aisance étrange du vent clair
L'air mûrit l'opulence d'un ciel bleui d'éclairs
Pourtant, moi qui suis homme et qui marche à pas doux
Qui révère la pomme, un lièvre au ventre roux
Qu'est-il donc qui m'encage, me repoussant au bord ?
L'oiseau tait son ramage, un caillou fait le mort
Rien n'est plus, ne persiste - hors la feuille qui naît
Libre, puissant et triste, exclu de la forêt
Je trace et suis ma piste, hautain mais réprouvé.
Luc Bérimont
Poésies complètes 1
Le cherche-midi éditeur