Qui a porté mon automne doré,
Avec les feuilles mortes a ratissé mon sang,
Qui verra revenir mon printemps
Vers lui, au temps de l'année,
Mon frère le fleuve, qui se perd à jamais,
Différent et unique, chaque jour renouvelé,
Mon frère le flot qui glisse entre ses rives
Comme je coule du printemps à l'automne.
Car je suis le bourgeon et car je suis le fruit,
Je suis mon avenir et je suis mon passé,
Je suis le tronc stérile et esseulé,
Et tu es toi - mon temps et mon chant.
Traduction de F. Kaufmann
Léa Goldberg
Anthologie de la poésie en hébreu moderne
Gallimard