L'arbre est là,
Calvaire dépouillé,
Etrange et solitaire,
Aux rives éternelles
De la plainte endeuillée.
L'arbre est là,
Sentinelle du sang,
Sentinelle des cris,
Prêtre des agonies,
Et père des mourants.
Survivant des tempêtes,
Il plonge ses racines,
Indifférent,
Dans la terre
Des ossuaires,
Puisant la sève
De ses prochains printemps ;
Et ses feuilles nouvelles
Deviendront un abri,
Pour l'oiseau du matin
Venu chanter la vie.
Gabrielle Saint-Martin
Poèmes d'un soir
Grassin