Une Eve sans nombril
serpente dans la racine du merisier
Sa calbombe d’acétylène
verdit la sève obscure
des capricornes.
Ses hanches ondulent,
moisson de haut-lieu,
Ses pieds battent,
pervers,
un angélus décrypté.
Quand elle sortira,
par quelques radicelles
encore indéterminées,
elle deviendra filament électrique
des grosses ampoules publiques,
ou bien l’étreinte vénéneuse
de la méduse bleue
à voile rouge.
Janine Graveline
Racines du sable
Éditions du Pont de l'Épée, 1977