L'acacia qui sent la grenouille
Le vert humide des mois fous
Ourle les bois d'une odeur molle
Que ses longues épines nouent.
L'acacia qui sent la sève aigre
Mollit cette odeur dans ma chair
Comme sous la peau des loups maigres
Qui courent en buvant l'hiver.
L'acacia qui balance un Ange
À chaque coup de reins du vent
L'acacia se brouille et nous ment
Sous le ciel d'Avril en pervenches.
Luc Bérimont
L'esprit d'enfance
Les éditions ouvrières, 1980