Le plus beau jardin cache un mensonge
Qu'est-ce donc mon Dieu ces peupliers vagues, des morts
[peut-être ?
Ils déchirent leurs feuilles et les collent sur la rivière
Des étoiles bourlinguent sur le ciel mat
Le plus beau jardin cache un mensonge
Des gouttes de sang maraudent en fougères
Les bouleaux se glissent entre nous
Inquiets et peut-être aussi qu'on a pendu quelqu'un là-haut
Au-dessus le ciel devient éloquent
Il chiffrera quand même zéro.
(1946.)
Jean-Pierre Duprey
Derrière son double
Œuvres complètes
Gallimard, 1999