Toute la plaine autour d'un hêtre,
nous ne tiendrons qu'à ce qui s'offre.
Les mûres sont cueillies, le vent s'allume
au creux des haies seulement pour l'oreille.
Espace des samares,
l'automne avec l'érable, la saison de l'enfance.
Cette crainte de croître ou d'accueillir trop peu,
nous la devons aux frênes.
Un marronnier perd-il ses feuilles ?
des oiseaux s'y regroupent, en plus grand nombre.
Nuages bas, herbe foulée,
aux morts le chêne pourpre.
Face au nord comme les bouleaux,
souffles nus, souffles qui jubilent.
L'imprévoyance nous conseille,
le flamboiement d'un soir parmi les pins.
Pierre Dhainaut
Le don des souffles
Rougerie, 1990