Il y a
dans l'ombre du bois d'Horte
entre La Rochefoucauld et Angoulème
des cris d'oiseaux et de printemps
des herbes folles et des fleurs vivaces
des matins semés en terre humide
des traces entre les buissons
Nul ne sait où va aller tant d'abondance
Les greniers seront pleins et le vent aussi
Les perdrix seront lourdes
Les freux ne se plaindront plus
Où sont les logis ?
Les promesses de plaisir ?
La forêt toute fraîche enduit les rayons de sève
et révèle une à une ses feuilles androgynes
Le chêne comme un fou regarde la beauté
nue du chevreuil
Le soleil est parti brusquement laissant
bouvreuils et rossignols
à leur labour du ciel
Ce soir on éparpillera
la cendre du jour
au souffle des flammèches et des sourires
On échangera aussi
les monnaies de la reconnaissance.
Michel Cosem
La poésie, ce roman
Lanore, 2002