Pleuvait-il cet été-là ?
S'associèrent-ils des nuages ?
J'ai serré l'arbre et la pierre
Dans leur mouvement immobile
Les collines sous leurs orages
Le chemin qui brûle à l'orée
La feuille à vibrer par l'air
J'ai retrouvé leur tremblement et leur rumeur
Ô structures, ailes chaudes
Je les ai pliées et ouvertes dans la couleur
Surface où s'élève un vœu
Habile à garder la foulée
Comme si le malheur n'existait pas
de s'être fait nuit
Ni la tristesse inquiète à l'ombre plus
longue de la mort
Ni aucun regret, mais cette halte
Entre l'avant et le Songe
28 novembre - 5 décembre 1995
Jacques Chessex
Poésie III
Bernard Campiche Éditeur, 1997